Yom Kippour, fêté le dixième jour du mois de tishri (7e mois), conclut les 10 jours de pénitences écoulés entre Rosh ha Shana (Nouvel an) et Kippour.
Il a lieu, selon les années, en septembre ou en octobre dans le calendrier grégorien
Yom Kippour également connu sous le Jour du Grand Pardon est le jour le plus saint et le plus fort en émotions de l’année juive. On célèbre cette fête en un seul jour, même en dehors d’Israël.
Outre le fait d’être un jour chômé, et un jour de jeûne complet, Yom Kippour est la fête de la prière par excellence ; elle y tient le rôle central, tant par sa solennité que par sa longueur, d’autres rites tels que de nombreuses compositions liturgiques, des confessions, le jeûne de la parole, viennent renforcer l’atmosphère solennelle de ce jour.
Yom Kippour est appelé le « Shabbat Shabbaton » (lv 16,31) parce que ce jour est une occasion pour l’Homme de s’élever encore plus haut que le jour de shabbat.
En réalité Kippour signifie « expiation ».
Il faut distinguer les termes qui renvoient à l’idée de « pardon », de Kippour qui lui exprime le fait d’être racheté, d’être lavé des fautes et des transgressions commises entre l’homme et Dieu. Pour ce qui est des préjudices commis envers son semblable, l’expiation n’est effective que si l’on a pris soin de se tourner vers son prochain.
Le jour de Kippour a pour effet de réparer les fautes de l’homme, au-delà du repentir, laissant place à une expiation inhérente à la sainteté du jour, ainsi que le dit le verset « Car en ce jour (kippour), l’expiation vous sera accordée, vous serez purs de tous vos pêchés devant l’Eternel ». (lv 16, 30)
C’est pour la majorité des juifs un rendez-vous exceptionnel. Même si, pour la plupart, ils sont incapables d’expliquer pourquoi Yom Kippour représente pour eux quelque chose de si profond, nombreux sont ceux qui ressentent un pincement au cœur, et éprouvent le besoin ne serait-ce que ce jour de l’année uniquement, de se rendre à la synagogue.
Pour un certain nombre de Juifs, les offices de Yom Kippour et plus particulièrement l’office de Kol Nidré, le premier soir, dont nous reparlerons plus loin, sont une occasion de se souvenir de leur judaïsme, pour d’autres Yom Kippour est le point culminant de l’année, un jour où Dieu leurs donne la possibilité d’ouvrir les rideaux sur eux--même afin qu’ils se perçoivent, non pas tels qu’ils sont devenus, mais tels qu’ils veulent être. Il leur serait totalement impossible d’atteindre un tel niveau de redéfinition par eux-mêmes, Yom Kippour est un jour durant lequel Dieu canalise vers eux les forces qui leurs ouvrent les portes. Ils ont la possibilité d’être assez courageux et honnêtes pour passer ces portes avec joie ou de fermer les yeux sur leur existence. Dieu ne forcera jamais quiconque à ouvrir la porte.
Françoise Herbin